Archives par mot-clé : Black Panthers
Black Autonomy Collective
Entretien avec Lorenzo Kom’Boa Ervin (1999)
Lorenzo est un militant et il est l’auteur de « Anarchism and Black Revolution »
Qu’est-ce qui t’a radicalisé et mené vers une vie de militantisme politique ? Qu’est-ce qui t’a mené vers l’anarchisme ?
J’ai été élevé dans le « Vieux Sud » avant l’avènement du mouvement pour les droits civiques des années 50 et 60. Bien que les protestations aient débuté et continué dans des villes du Sud dés 1954, ce n’est qu’avec le boycott des bus à Montgomery (Alabama) qu’elles sont de fait devenues plus qu’un phénomène local, et ont pris une importance nationale. Le boycott des bus est devenu un événement de renommée mondiale, et ont fait du Dr. Martin Luther King Jr. un personnage d’envergure internationale. Issu de la base, ce boycott m’a influencé ainsi que des millions d’autres Africains en Amérique car il reflétait le désir des masses noires de détruire les institutions étatiques blanches racistes qui existaient à l’époque dans le Sud.
La majeure partie de l’histoire du boycott des bus à Montgomery est assez connue, mais comme vous pouvez l’imaginer, la lutte pour les droits civiques n’était pas que l’œuvre du Dr. King. Même si on a créé un mythe national disant qu’il a suffi que Dr. King fasse quelques interventions devant les masses noires opprimées à Montgomery pour qu’un mouvement naisse et que son cri soit entendu par John Kennedy, le ‘grand maître blanc’ à Washington D.C., qui fît passer une législation de protection des droits civiques.
Cette version simpliste est de la propagande gouvernementale destinée à cacher l’hostilité et l’inaction du gouvernement fédéral, ainsi que le pouvoir du mouvement qui a obtenu des concessions du gouvernement et de ses appuis économiques. Par exemple, pour quelle raison E.D.Nixon, leader local de la National Association for the Advancement of Colored people (NAACP) et organisateur de base à Montgomery durant de nombreuses années, a-t-il été oublié de l’histoire ?
D’Assata Shakur à Michael Brown le racisme d’état Américain persiste
Ceux qui résistent sont traités comme des terroristes : cette année à Ferguson, dans les années 60 et 70 pour d’autres militants noir.es et moi-même.
Bien que la violence de l’État raciste ait été un problème récurrent dans l’histoire des descendants d’Africains en Amérique du Nord, elle est devenue particulièrement remarquable durant l’administration du premier président Africain-américan, dont l’élection avait pourtant été largement interprétée comme un signe annonciateur de l’avènement d’une nouvelle ère, une ère post-raciale.
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Un Young Lord se souvient…
Première partie
« Nous ne sommes pas tombéEs du ciel : les luttes de notre peuple ont créé les Young lords ».
Avons nous échoué ? Avons nous réussi ? Comment nous évaluer ? Comment pouvons nous juger/évaluer les générations (ou les secteurs progressistes dans chaque génération) ? Et comment nous évaluons nous NOUS-MÊMES ?
Est-ce qu’ils/elles ont avancé le point de départ pour la génération suivante ? Est-ce qu’ils/elles ont relié la génération suivante à la lutte pour la liberté – que CHAQUE génération doit mener ? Ont-ils/elles créé des structures organisationnelles pour faire cela ?
Ont-ils/elles construit la capacité combattante de notre communauté en contribuant à la préservation et au renforcement de l’existant ou au développement de nouveaux/elles leaders populaires ? Ont-ils/elles élevé le niveau idéologique et politique de la communauté ?
Ont-ils/elles simultanément préservé notre culture tout en la faisant progresser (c’est à dire le Hip-Hop comme continuation de la tradition orale, de la centralité de la danse…) ? Ont-ils/elles porté une attention particulière au développement politique des femmes et des jeunes (et en conséquence défié la domination masculine/patriarcale dans notre mouvement) ?
Palante*! Une brève histoire des Young Lords
Une courte histoire sur les Young Lords (littéralement « les Jeunes Seigneurs »), un gang portoricain qui, dans les années 70, évolua en organisation politique marxiste.
Cela commença un dimanche dans les rues d’El Barrio (littéralement « Le Quartier », à East Harlem), New York, en 1969. Des tas d’ordures pourrissantes avaient été laissés se décomposer dans la communauté portoricaine, même si le camion benne du service de voirie était juste à côté du bloc. Durant des semaines les gens balayèrent patiemment les rues et mirent en sacs eux/elles mêmes les ordures, attendant que la municipalité fasse son travail. La communauté essaya chaque avenue et donna toutes les chances à la municipalité de remplir ses plus élémentaires fonctions. Mais la bureaucratie ne répondit pas. Vieux et vieilles, jeunes, agents hospitaliers, étudiants et petits commerçants commencèrent à traîner au milieu de la rue les ordures qui avaient été laissées à pourrir sous le soleil de l’été, construisant des barricades de plus d’un mètre. Et pour être sûrs que le trafic sur la 3ème avenue n’allait pas être possible, ils mirent le feu aux ordures. Quand la municipalité vint finalement, c’était le NYPD (New York Police Department – NdT) et les pompiers, pas le service de la voirie. La communauté les accueillit avec une grêle de pierres, de bouteilles et d’ordures. Les Young Lords avaient été impliqués dans l’organisation du nettoyage des rues durant des semaines et maintenant ils menaient l’offensive.
« Les rues et moi appartenons au peuple ! La lune appartient au peuple ! Le pouvoir au peuple ! » criait la communauté. Tandis que les pauvres flics essayaient de traîner les ordures fumantes, les Young Lords célébraient leur première victoire, gagnant les cœurs de la communauté portoricaine et s’attirant la colère du NYPD.
L’organisation des Young Lords de New York (le Parti des Young Lords plus tard) fut fondé par un groupe d’étudiants principalement portoricains venant des facs SUNY-Old Westbury, du Queens et de l’université de Columbia. Ils étaient inspirés par le Parti des Panthères Noires (Black Panther Party, BPP) et un groupe de Chicago, dans l’Illinois, appelé les Young Lords. Les Young Lords de Chicago avaient attiré l’attention au niveau national en prenant possession d’une église locale afin de fournir des soins aux enfants, un programme de petits-déjeuners et d’autres programmes orientés vers la communauté.
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Off the pigs !
Off the Pig (Black Panther)
Petit film (20min) de 1968 du collectif Newsreel sur les Black Panthers. Entretiens avec Huey Newton et Eldridge Cleaver. Images de manifestations des Panthères. Et, pour finir les fameux dix points de leur programme déclamés par Bobby Seale.