Archives par mot-clé : Oakland

Oakland : harceler les entreprises technologiques, vecteurs de gentrification

b7036d0953a75245844d520ae1aca1ceUn bus Google a été bombardé de peinture dans le quartier Temescal durant le trajet du matin. Le bus était entièrement de Google.

Google, Facebook et les autres entreprises de haute technologie ont été sommés de partir. Ils ne l’ont pas fait. On leur a dit pourquoi ils devaient partir. Ils n’en ont rien eu à foutre. Alors maintenant, ça nous est égal. Attendez-vous davantage à ce que les entreprises de haute technologie cessent leurs services de navette gratuite. Nos rues se remplissent de gens apolitiques collés à leurs smartphones. Ils font grimper les loyers. Nous ne pouvons pas payer nos loyers. Nous sommes expulsés. Nous sommes déplacés. Ils mènent la grande vie. Chaque fois qu’ils marchent dans la rue, nous voyons leur richesse, leur privilège, leur confort. Derrière eux, nous voyons le problème des SDF, la toxicomanie, la violence et le désespoir. Ils ne se soucient que d’eux-mêmes. Nous nous soucions des gens.

Pour les chauffeurs de bus syndiqués, nous ne vous voulons aucun mal, mais ne vous mettez pas entre nous et la classe dirigeante. Vous avez davantage en commun avec nous qu’avec eux. Agissez comme ça.

Des anonymes

[Publié le 22 mars 2015 sur le Chat Noir Émeutier. Traduction d’une brève parue sur Indy-Bay le 19 mars 2015.]


Deux autres articles au sujet de la lutte contre la gentrification et anti-tech dans la baie de San Francisco :
A San Francisco, un mouvement anti-technologie prend de l’ampleur (avril 2014)
Californie : sabotage contre la gentrification (avril-mai 2014)

De Ferguson à Oakland

La nature et l’enchaînement des évènements qui se sont produits ces deux dernières semaines dans la baie de San Francisco sont inédits. On peut parler d’une révolte. Celle-ci s’inscrit dans le cadre du mouvement national grandissant déclenché par les émeutes de Ferguson suite à l’exécution par la police de Michael Brown ; mais elle est à placer aussi dans la continuité des luttes qui se sont développées depuis 2009 à Oakland à la suite de la mort d’Oscar Grant.

Pour dire l’ampleur de ce qui s’est déroulé depuis le rendu du grand jury à Ferguson, il ne nous est simplement plus possible de faire le décompte des autoroutes bloquées, des magasins pillés et des affrontements avec la police. Ce genre de chose arrive désormais quasiment toutes les nuits depuis plus de deux semaines. Environ 600 personnes ont été arrêtées, de nombreux quartiers d’affaires de l’Est de la baie ont leur façades recouvertes de planches et on s’est désormais habitué au survol constant des hélicoptères de police et de télévision qui chaque nuit traquent une potentielle nouvelle émeute. Des forces de police militarisées venues du nord de la Californie sont désormais régulièrement déployées dans nos rues. Oakland, Berkeley, San Francisco, et Emeryville ont toutes connues des affrontements et des pillages.

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De Ferguson à Oakland, « nous allons brûler toute cette merde » (24-25 novembre 2014)

36da0dc8e3924cfeb13e47437dee0946-36da0dc8e3924cfeb13e47437deLundi 24 novembre, la justice américaine a rendu publiquement sa décision de non-lieu pour le flic Darren Wilson, qui a tué le jeune Mike Brown le 9 août 2014. Un scénario d’impunité connu et attendu, maintes fois vécu à travers le monde, d’Athènes à Ferguson, en passant par Paris. Mais nous n’avons rien à attendre de l’Etat, vu que ses mêmes agents armés et assermentés éliminent, enferment quotidiennement des centaines d’indésirables parce que noir-es, pauvres et/ou insoumis. Il ne faut d’ailleurs pas oublier que cette mise en scène de l’Etat américain (soutenu par les réactionnaires et les médias) avait pour but de faire rentrer les citoyens au bercail, avec comme objectif de rétablir la paix sociale alors même que les feux de la révolte illuminaient les rues de Saint-Louis et du Missouri. Cette délibération du grand jury, reportée de jour en jour, a permis à l’Etat de pouvoir se préparer à l’explosion de rage collective – notamment en décrétant l’état d’urgence et en préparant ses troupes (tous les corps policiers, ainsi que la Garde Nationale (l’armée)). De nombreux commerces s’étaient aussi barricadés en prévision du verdict… En vain.

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Fireworks n°3

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Sortie, qui date déjà un peu c’est vrai, du n°3 de « Fireworks – a Bay Area anarchist news magazine« , journal anar de San Francisco, Oakland et alentours. Au sommaire, la lutte contre la surveillance et les caméras, la bataille contre Google et la gentrification de la ville, le compte-rendu des initiatives et actions des réseaux « antagonistes » comme ils disent, et un retour sur la grande grève de la faim qui a secoué les prisons californiennes durant l’été 2013 (30000 taulards en mouvement !)…

San Francisco : Interview avec le collectif Homes Not Jails !

Extrait de Fireworks n° 2, un petit journal anarchiste de San Francisco et alentours, paru à l’été 2013. Traduit par nos soins.

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Le collectif Homes Not Jails (HNJ) de San Francisco a été créé en 1992 en réponse au nombre très important de personnes à la rue, alors que dans le même temps il y avait énormément de maisons vides depuis des mois ou des années. A travers la réappropriation discrète de maisons vides, l’occupation de bâtiments publics et l’action directe, HNJ vise à satisfaire le droit humain de base qui est que tout le monde puisse avoir un logement sûr et gratuit. Le collectif s’occupe, par exemple, de repérer régulièrement des maisons vides en arpentant les rues et permet ainsi à celles et ceux qui en ont besoin de se loger pour quelques nuits. Le collectif est influencé par des slogans du genre « La propriété c’est du vol » ou bien « la propriété c’est de la violence » : « Il y a chaque nuit des personnes condamnées à dormir dans la rue, des personnes blessées, des personnes affamées, en train de crever, ou harcelées par la police… Comment dire que ce n’est pas de la violence, alors qu’il y a toutes ces maisons qui ne sont pas utilisées ? »

Homes Not Jails tient chaque semaine une réunion « action » en plus des ateliers réguliers d’éducation populaire. Les réunions du mardi soir permettent aux gens qui ont besoin d’un endroit pour la nuit de passer immédiatement à l’action. Lorsque l’assemblée commence, les personnes venues se présentent, puis expliquent si elles ont besoin ou non d’un logement pour la nuit ou si elles peuvent aider aux repérages après la réunion : « Quand on est dans une situation d’extrême galère pour la nuit à venir, c’est un peu compliquer d’aider directement à repérer des maisons. C’est pourquoi il y a un lieu dédié à l’accueil des gens pour la première nuit », dit le collectif HNJ. Une fois que la question de l’hébergement pour la nuit est réglée et que les rencarts sont pris pour la semaine, les personnes de l’assemblée forment des « équipes de recherche » pour partir repérer les maisons vides.

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Occupy, cette agaçante interruption du business as usual

Un petit texte déjà publié il y a un peu plus d’un an sur internet, qui donne un aperçu sur le grand mouvement qui a bien secoué les États-Unis d’octobre à décembre 2011. Un point de vue enthousiaste sur le mouvement Occupy par Charles Reeves.

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Les révoltes du printemps arabe ont fait tomber des gouvernements autocratiques, remplacés dans la foulée par des régimes de démocratie parlementaire, dans lesquels les classes dirigeantes ont pu préserver leur pouvoir — confirmant, une fois de plus, la nature commune de ces deux formes de gouvernement des pauvres. Avec le mouvement des Indignés européens – grecs et espagnols en particulier – nous avons fait un saut qualitatif, nous sommes passés à la critique des systèmes représentatifs. Et cette critique est maintenant reprise et développée, outre-Atlantique, par le mouvement Occupy. Que ces questions soient posées dans la société constituant la clé de voûte du système capitaliste est en soi d’une grande importance.

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