Archives par mot-clé : Detroit

Détroit, ville sauvage

arton53Bienvenue à Détroit, ancienne capitale de l’automobile, devenue capitale du crime où l’herbe pousse sur les parkings et où les bâtiments s’effondrent. Ici, bien que les graffitis annoncent des jours apocalyptiques, un nouveau mode de vie prend forme. Détroit Ville Sauvage observe avec intelligence, coolitude, philosophie et distance, les changements dans les paysages urbains à ce moment historique où le « post » s’écrit avant « utopie » ou « dollar ».
D’invisibles désastres ont ruiné la ville. Tout ce qui reste, ce sont des spots radio pour lutter contre l’endettement, des gangs de chiens errants, et un mystérieux tas de bibles calcinées. Mais au delà de cela, les gens ont commencé à se réorganiser en sociétés autonomes, où les pionniers font pousser des légumes et croient de nouveau au futur. Florent Tillon dirige sa camera sélective vers où les nouvelles idées poussent, parmi les ruines du XXe siècle et de son « progrès éternel ».

Vidéos reprises du site Lundi matin.

Detroit, ville mutante ?

3832131096_46783b68cd_bDetroit ? Une ville malade ? Une carcasse de ville ? Une ville post-catastrophe ? Un peu de tout ça sans doute….

Un fantôme de ville

Commençons donc par le décor quasi apocalyptique. Les maisons sont abandonnées par dizaines de milliers et certains quartiers sont tout simplement déserts. Des baraques sont éventrées, les carreaux cassés, le toit cramé. Des habitations se trouvent une seconde vie en hébergeant herbes folles, arbustes et toute la flopée d’écosystème qui va avec. Des logements sont squattés  pour une nuit par les galériens en mal d’abri, et des tas de maisons sont barricadées avec de grandes planches de bois solidement vissées. Et partout, les mêmes panonceaux, plus ou moins délabrés par le temps, rabâchent leur éternelle rengaine « For lease », « For sale », à louer, à vendre, à vendre à louer…

Continuer la lecture de Detroit, ville mutante ?

Workin’ class heroes II

Deux films sur les prolos américains des années 70 et leurs luttes…

BluecollarposterLe premier, Blue Collar de Paul Schrader (1971), relate l’histoire de trois ouvriers – deux noirs et un blanc – de chez Ford à Detroit. Ils en ont marre de se faire exploiter pour des clopinettes, et ils en ont marre également du syndicat corrompu qui est sensé les représenter. Il décide de se faire la caisse du syndicat… Ce polar, qui n’a pas pris une ride, explore, entre chronique sociale et film politique, la collusion structurelle des syndicats avec le pouvoir.

La bande annonce.

Et un extrait de la B0, Hard workin’ man de Captain Beefheart  :

 

220px-Harlan_county_usaLe second, Harlan County USA de Barbara Kopple (1976), est un prodigieux documentaire qui suit la lutte de mineurs du Kentucky. Lutte âpre et difficile contre le patron, les jaunes et le syndicat officiel, avec son lot de tension extrême sur les piquets, d’intervention d’hommes de mains, de morts… Ambiance exploitation comme au XIXème siècle. Extrêmement bien filmé, on se perd parfois à penser que c’est une fiction façon thriller, et non plus, bel et bien, un documentaire. Enfin, on apprécie tout particulièrement la bande son du film composée entièrement de chansons de lutte folk, country, blues et bluegrass…

On peut télécharger le film : ici. Et les sous-titres inédits en français, .

Et pour la bande originale, c’est : !

Et un petit morceau tout de suite, Coal miner’s grave d’Hazel Dickens :