Archives de catégorie : Films et sons

Détroit, ville sauvage

arton53Bienvenue à Détroit, ancienne capitale de l’automobile, devenue capitale du crime où l’herbe pousse sur les parkings et où les bâtiments s’effondrent. Ici, bien que les graffitis annoncent des jours apocalyptiques, un nouveau mode de vie prend forme. Détroit Ville Sauvage observe avec intelligence, coolitude, philosophie et distance, les changements dans les paysages urbains à ce moment historique où le « post » s’écrit avant « utopie » ou « dollar ».
D’invisibles désastres ont ruiné la ville. Tout ce qui reste, ce sont des spots radio pour lutter contre l’endettement, des gangs de chiens errants, et un mystérieux tas de bibles calcinées. Mais au delà de cela, les gens ont commencé à se réorganiser en sociétés autonomes, où les pionniers font pousser des légumes et croient de nouveau au futur. Florent Tillon dirige sa camera sélective vers où les nouvelles idées poussent, parmi les ruines du XXe siècle et de son « progrès éternel ».

Vidéos reprises du site Lundi matin.

Sur Seattle, contre Seattle : Metropolis (2012) – Episodes 1 à 11

arton8Metropolis a été réalisé en 2012. À Seattle, à propos de Seattle et contre Seattle.

Épisode 1 – Introduction

Épisode 2 – Light rail

Épisodes 3-4 – Energy – Hydroelectricity

Épisode 5

Épisode 6

Épisode 7

Épisode 8

Épisode 9 – L’empire Microsoft (début)

Épisode 10 – X-box

Épisode 11 – L’empire Microsoft (partie 2)

 

Repris du site Lundi matin.
Playlist Youtube du film en entier (en anglais).

Prison Valley : l’industrie carcérale

Une ville-prison où même ceux qui vivent dehors vivent dedans. Une plongée dans l’industrie carcérale.

Avec ses roches rouges et ses vastes plaines arides, Cañon City offre un décor de western. Mais dans cette localité reculée du Colorado, les hors-la-loi sont enfermés à double tour. Surnommée «Prison Valley», la ville de 36 000 habitants abrite treize prisons et quelque 8000 détenus. Les plus dangereux sont reclus, 23 heures sur 24, dans les cellules bétonnées de Supermax, un pénitencier ultramoderne qui expérimente la privation sensorielle. A l’extérieur, le shérif du comté fait sa rondes, les gardiens de prison déjeunent chez des collègues reconvertis dans la restauration, les familles de détenus posent leurs valises dans les motels et les touristes arpentent le musée des prisons, installé dans une ancienne maison d’arrêt pour femmes.

Documentaire de David Dufresne et Philippe Brault  (2010).

 

On achève bien les chevaux…

Fiction de Sydney Pollack (1969).

En pleine crise des années 1930 en Californie, un marathon où les candidats dansent jusqu’à épuisement pendant des jours pour gagner de quoi manger et une prime pour les vainqueurs est organisé pour divertir les puissants. On achève bien les chevaux quand ils sont blessés… Ici ce sont les pauvres, accablés par le chômage, qu’on écrase une dernière fois en faisant de leur misère un spectacle terrifiant que les plus riches aiment regarder pour se rappeler qu’ils ne sont pas de la même classe… Ce film est inspiré du roman homonyme de Horace McCoy.

Black Mirror

A propos de grizzlis et de wilderness…

… un film et une ritournelle.

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Le film c’est le documentaire ovni Grizzly Man, qui relate la folie d’un américain, dénommé Timothy Treadwell, pour les grizzlis sauvages d’Alaska, et peut-être plus généralement un des aspects du rapport à la nature des nord-américains. Le gars part 13 années consécutives pour des séjours de plusieurs mois en Alaska pour faire ami-ami avec ces dangereux ours. On le voit se filmer avec eux, les appeler par les petits noms qui leur a filé, tenter de vivre avec eux pour retrouver le wilderness et partir loin du monde civilisé. Il n’aura pas malheureusement ni le temps de voir les rushes ni celui de monter son documentaire, parce ce qu’il se prendra une affectueuse petite caresse de la part d’un grizzly affamé qui en fera un bon repas ! Le cinéaste Werner Herzog récupérera les bandes intactes et retracera en 2005 la vie et les périples de ce fou de nature…

Et une ritournelle trouvée on ne sait plus trop où (mais on remercie chaleureusement leurs auteurs). Cette chansonnette contée reprend le fameux bouquin pour enfants Mais je suis un ours ! de Frank Tashlin (1946) en l’adaptant quelque peu. Un ours se retrouve à être enfermé dans une usine et à être mis au travail forcé, le problème étant qu’il ne veut pas s’y conformer et insiste  simplement par des «mais je suis un ours !» Ça fait rudement plaisir ! Excellent !

 

 

Workin’ class heroes II

Deux films sur les prolos américains des années 70 et leurs luttes…

BluecollarposterLe premier, Blue Collar de Paul Schrader (1971), relate l’histoire de trois ouvriers – deux noirs et un blanc – de chez Ford à Detroit. Ils en ont marre de se faire exploiter pour des clopinettes, et ils en ont marre également du syndicat corrompu qui est sensé les représenter. Il décide de se faire la caisse du syndicat… Ce polar, qui n’a pas pris une ride, explore, entre chronique sociale et film politique, la collusion structurelle des syndicats avec le pouvoir.

La bande annonce.

Et un extrait de la B0, Hard workin’ man de Captain Beefheart  :

 

220px-Harlan_county_usaLe second, Harlan County USA de Barbara Kopple (1976), est un prodigieux documentaire qui suit la lutte de mineurs du Kentucky. Lutte âpre et difficile contre le patron, les jaunes et le syndicat officiel, avec son lot de tension extrême sur les piquets, d’intervention d’hommes de mains, de morts… Ambiance exploitation comme au XIXème siècle. Extrêmement bien filmé, on se perd parfois à penser que c’est une fiction façon thriller, et non plus, bel et bien, un documentaire. Enfin, on apprécie tout particulièrement la bande son du film composée entièrement de chansons de lutte folk, country, blues et bluegrass…

On peut télécharger le film : ici. Et les sous-titres inédits en français, .

Et pour la bande originale, c’est : !

Et un petit morceau tout de suite, Coal miner’s grave d’Hazel Dickens :