Archives mensuelles : novembre 2013

La crise en Californie.

Tout ce que touche le capitalisme devient toxique

Texte de Gifford Hartman publié en janvier 2010 sous le titre « Crisis in California: Everything Touched by Capital Turns Toxic »

 « Je serais très content si vous pou­viez me trou­ver quoi que ce soit de bon (sub­stan­tiel) rela­tif aux condi­tions éco­no­miques en Californie …. Pour moi, la Californie est très impor­tante car nulle part ailleurs, le bou­le­ver­se­ment dû à la concen­tra­tion capi­ta­liste ne s’est ins­tallé à une telle vitesse et de façon aussi cyni­que. »

Lettre de Karl Marx à Friedrich Sorge, 1880

La concen­tra­tion capi­ta­liste qu’obser­vait Marx en 1880 s’est pour­sui­vie jusqu’à aujourd’hui avec une telle rapi­dité que les condi­tions éco­no­miques en Californie ont mûri au point d’en être deve­nues toxi­ques (1). Tandis qu’il pollue autant l’envi­ron­ne­ment rural que l’espace urba­nisé, le capi­tal a atteint un niveau de pro­duc­ti­vité et une capa­cité à accroître la pro­duc­tion de mar­chan­di­ses encore jamais ima­ginés. Cette sur­ca­pa­cité est en contra­dic­tion fla­grante avec son inca­pa­cité crois­sante à satis­faire les besoins humains ; l’inca­pa­cité du capi­tal à accu­mu­ler de la valeur rend super­flus des sec­teurs entiers de la classe ouvrière. C’est dans la vallée cen­trale de Californie que ces condi­tions sont deve­nues les plus dan­ge­reu­ses ; des mai­sons inoc­cupées côtoient la misère sor­dide des nou­veaux sans-abris qui se réfugient dans des vil­la­ges de tentes (Tent Cities) (2) et des bidon­vil­les déjà sur­peu­plés et qui pro­lifèrent. Ce bou­le­ver­se­ment révèle les mys­ti­fi­ca­tions du capi­ta­lisme et en montre sa réalité, comme on le voit avec les chif­fres du tableau sui­vant pour l’ensem­ble des Etats-Unis :

Les saisies aux Etats-Unis

Nouvelles expul­sions : 6 600 par jour
Une expul­sion toutes les 13 secondes (3)
Nombre de loge­ments inoc­cupés : 19 000 000 (4)
Nombre de per­son­nes sans loge­ment : 3 500 000 (y com­pris 1 350 000 enfants) (5)

Ainsi le calcul est simple :

Il y a au moins cinq loge­ment vides par per­sonne sans domi­cile !

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San Francisco : Interview avec le collectif Homes Not Jails !

Extrait de Fireworks n° 2, un petit journal anarchiste de San Francisco et alentours, paru à l’été 2013. Traduit par nos soins.

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Le collectif Homes Not Jails (HNJ) de San Francisco a été créé en 1992 en réponse au nombre très important de personnes à la rue, alors que dans le même temps il y avait énormément de maisons vides depuis des mois ou des années. A travers la réappropriation discrète de maisons vides, l’occupation de bâtiments publics et l’action directe, HNJ vise à satisfaire le droit humain de base qui est que tout le monde puisse avoir un logement sûr et gratuit. Le collectif s’occupe, par exemple, de repérer régulièrement des maisons vides en arpentant les rues et permet ainsi à celles et ceux qui en ont besoin de se loger pour quelques nuits. Le collectif est influencé par des slogans du genre « La propriété c’est du vol » ou bien « la propriété c’est de la violence » : « Il y a chaque nuit des personnes condamnées à dormir dans la rue, des personnes blessées, des personnes affamées, en train de crever, ou harcelées par la police… Comment dire que ce n’est pas de la violence, alors qu’il y a toutes ces maisons qui ne sont pas utilisées ? »

Homes Not Jails tient chaque semaine une réunion « action » en plus des ateliers réguliers d’éducation populaire. Les réunions du mardi soir permettent aux gens qui ont besoin d’un endroit pour la nuit de passer immédiatement à l’action. Lorsque l’assemblée commence, les personnes venues se présentent, puis expliquent si elles ont besoin ou non d’un logement pour la nuit ou si elles peuvent aider aux repérages après la réunion : « Quand on est dans une situation d’extrême galère pour la nuit à venir, c’est un peu compliquer d’aider directement à repérer des maisons. C’est pourquoi il y a un lieu dédié à l’accueil des gens pour la première nuit », dit le collectif HNJ. Une fois que la question de l’hébergement pour la nuit est réglée et que les rencarts sont pris pour la semaine, les personnes de l’assemblée forment des « équipes de recherche » pour partir repérer les maisons vides.

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Interview avec ZigZag sur le mouvement Idle No More

zz_int5Entretien réalisé en janvier 2013 pour le blog Sketchythoughts. La traduction a été réalisé à plusieurs mains…

Zig Zag, aussi connu sous le nom de Gord Hill, est un indien Kwakwaka’wakw et qui est un participant de longue date des mouvements de résistance anticoloniaux et anticapitalistes au «Canada». Gord est l’auteur du 500 Years of Indigenous Resistance Comic Book et du The Anti-Capitalist Resistance Comic Book. Il s’occupe aussi du blog warriorpublications.wordpress.com.

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