Palante*! Une brève histoire des Young Lords

04c49d32d5aa6bddf8f7b597c7d0e732Une courte histoire sur les Young Lords (littéralement « les Jeunes Seigneurs »), un gang portoricain qui, dans les années 70,  évolua en organisation politique marxiste.

Cela commença un dimanche dans les rues d’El Barrio (littéralement « Le Quartier », à East Harlem), New York, en 1969. Des tas d’ordures pourrissantes avaient été laissés se décomposer dans la communauté portoricaine, même si le camion benne du service de voirie était juste à côté du bloc. Durant des semaines les gens balayèrent patiemment les rues et mirent en sacs eux/elles mêmes les ordures, attendant que la municipalité fasse son travail. La communauté essaya chaque avenue et donna toutes les chances à la municipalité de remplir ses plus élémentaires fonctions. Mais la bureaucratie ne répondit pas. Vieux et vieilles, jeunes, agents hospitaliers, étudiants et petits commerçants commencèrent à traîner au milieu de la rue les ordures qui avaient été laissées à pourrir sous le soleil de l’été, construisant des barricades de plus d’un mètre. Et pour être sûrs que le trafic sur la 3ème avenue n’allait pas être possible, ils mirent le feu aux ordures. Quand la municipalité vint finalement, c’était le NYPD (New York Police Department – NdT) et les pompiers, pas le service de la voirie. La communauté les accueillit avec une grêle de pierres, de bouteilles et d’ordures. Les Young Lords avaient été impliqués dans l’organisation du nettoyage des rues durant des semaines et maintenant ils menaient l’offensive.

« Les rues et moi appartenons au peuple ! La lune appartient au peuple ! Le pouvoir au peuple ! » criait la communauté. Tandis que les pauvres flics essayaient de traîner les ordures fumantes, les Young Lords célébraient leur première victoire, gagnant les cœurs de la communauté portoricaine et s’attirant la colère du NYPD.

L’organisation des Young Lords de New York (le Parti des Young Lords plus tard) fut fondé par un groupe d’étudiants principalement portoricains venant des facs SUNY-Old Westbury, du Queens et de l’université de Columbia. Ils étaient inspirés par le Parti des Panthères Noires (Black Panther Party, BPP) et un groupe de Chicago, dans l’Illinois, appelé les Young Lords. Les Young Lords de Chicago avaient attiré l’attention au niveau national en prenant possession d’une église locale afin de fournir des soins aux enfants, un programme de petits-déjeuners et d’autres programmes orientés vers la communauté.

Une époque de révolutions

Beaucoup des Young Lords des origines avaient été impliqués dans les mouvements étudiant et anti­-guerre et voulaient appliquer les aptitudes acquises dans ce travail pour créer une organisation révolutionnaire basée sur la communauté. Au début, ils/elles se rassemblèrent et formèrent un groupe étudiant appelé « La Société Albizu Campos » qui portait le nom du Dr. Pedro Albizu Campos, un nationaliste portoricain. C’était plus ou moins un groupe d’étude qui analysait les questions auxquelles les communautés, auxquelles ils s’identifiaient, étaient confrontées et les implications plus larges de leurs expériences. Ils décidèrent de concentrer leur énergie sur les communautés dans lesquelles ils avaient des racines réelles : les communautés portoricaines du Lower East Side et East Harlem. Les Young Lords s’organisaient à la fois sur les campus et dans leurs communautés. Ils continuaient à construire un mouvement étudiant autonome pendant qu’en même temps, ils formaient les étudiants à être des organisateurs dans leurs communautés. Ils reconnaissaient que la communauté avait besoin de s’approprier les institutions d’éducation supérieure et de combattre pour des facs qui répondent à ses besoins. Et les Young Lords réalisèrent que construire une organisation révolutionnaire signifie enquêter sur les questions sur lesquelles la communauté est déjà en train de lutter d’une certaine manière. En tant que révolutionnaires, ils cherchaient à obtenir des gains tangibles sur les questions que la communauté trouvait importantes. Et cela n’était pas fait simplement pour gagner la confiance de la communauté afin qu’ils puissent faire « La Révolution », c’était aussi l’expression d’un désir de changer les conditions de vie quotidiennes des gens dans leurs communautés. Finalement les Young Lords reconnaissaient que construire une organisation révolutionnaire ayant une base de masse signifie gagner le respect de la communauté. Ce respect ne peut être gagné que par la lutte. Les Young Lords devaient également s’établir et s’affirmer eux-mêmes en tant que véritable organisation de la communauté, ce qui impliquait que les gens de la communauté n’étaient pas de simples fantassins mais les dirigeants des luttes.

Une communauté marginaliséechurch

Les portoricains vivant dans les « barrios » de New York, Philadelphie et Chicago en 1969 faisaient partie d’une migration massive partant de Porto Rico vers les USA entre 1948 et 1958. Ils vinrent aux USA, comme citoyens, à la recherche d’emplois stables et de logements décents.

Les espagnols débarquèrent à Porto Rico en 1493, où ils trouvèrent la nation Taino qui avait sa propre structure sociale, économique et politique complexe. Les espagnoles commencèrent à importer des esclaves africains dans l’île au 16ème siècle, en partie à cause de la résistance massive de la population indigène face à l ‘esclavage. À la fin du siècle les Tainos avaient quasiment été détruits en tant que peuple distinct. Les africains étaient tirés de leurs structures sociales et familiales et immédiatement contraints au travail forcé avec d’autres africains qui parlaient d’autres langues, ce qui rendait l’organisation de la résistance encore plus difficile. Pour l’Espagne Porto Rico servait de tremplin pour étendre leur pillage et pour la conquête de l’Amérique Latine.

En 1898 les USA envahirent Porto Rico sous le prétexte de chasser le colonialisme espagnol. Espérant la liberté ou au moins un meilleur niveau de vie, les portoricains furent au contraire soumis à des formes encore plus grandes de racisme, de marginalisation culturelle et d’exploitation coloniale. Porto Rico est demeuré une colonie des USA depuis cette époque.

Tengo Puerto Rico en mi Corazon (Je porte Porto Rico dans mon cœur)

Dans les « barrios » des USA, les portoricains subissaient une sévère exploitation économique. Là les portoricains étaient confrontés à des immeubles d’habitation dégoûtants et dangereux et à un système scolaire qui dénigrait leur langue et leur culture et leur offrait peu d’opportunités d’accès à une éducation supérieure. Dans les rues, ils étaient confrontés à une armée d’occupation, le New York City Police Department, qui était ouvertement raciste et usait généreusement de la violence. Les portoricains étaient assez bons pour mourir dans la jungle au Vietnam mais ils étaient traités comme le Viet Cong dans les rues de New York.

Servir le Peuple

Derrière chaque action des Young Lords il y avait leur méthode d’organisation révolutionnaire basée sur la communauté. La première action des Young Lords – nettoyer les rues du « Barrio » – après avoir conduit une enquête dans la communauté, en demandant aux gens ce qu’ils voulaient et nécessitaient le plus. Les Young Lords comprenaient que le désir de la communauté portoricaine d’avoir des rues propres était connecté à un ensemble plus large de préoccupations, et que par le nettoyage des rues ils pouvaient créer l’impulsion nécessaire pour nourrir un mouvement. Les Young Lords, ayant établi leur nom et leur réputation de gens qui écoutaient et faisaient les choses, aux côtés de la communauté, furent capables de traduire une vision révolutionnaire en un mouvement pour transformer la société depuis la base.

Après la campagne des détritus, les Young Lords développèrent une série de projets communautaires réussis, les programmes « Servir le peuple », parmi la population portoricaine. Il organisèrent et tinrent des petits-déjeuners et des journées de soins pour les enfants et firent du porte à porte pour faire des tests de détection du saturnisme. Ils saisirent aussi une église locale qui était vide 6 jours par semaine. La Première Église Méthodiste Espagnole fut transformée en « Iglesia de la gente » (« L’Église des gens »), un centre communautaire vibrant où les résidents du coin témoignaient publiquement, décrivant leurs vies dans le « barrio »… Musique, art et poésie remplissaient l’air pendant que les gens travaillaient énormément en créant pour le mouvement portoricain. Des gens qui n’avaient jamais rien fait « politiquement » auparavant commencèrent à se voir comme des révolutionnaires. Et des révolutionnaires qui pensaient au départ qu’ils avaient toutes les réponses parce qu’ils avaient lu Marx, le Che, Fanon ou Mao réalisèrent que les gens comprenaient ce qui était nécessaire parce qu’ils étaient déjà dans la lutte. Collectivement, à partir de la douleur, du désir, de l’isolement et de l’esprit de lutte, ils furent capables de développer un plan d’action.

Bien que l’occupation de l’Église n’ait duré que 11 jours, son impact fut de grande ampleur. Cela apporta aux Young Lords une attention nationale et beaucoup d’autres jeunes gens rejoignirent le mouvement. Des chapitres (sections locales – NdT) des Young Lords surgirent à Hoboken, Newark, Jersey City, New Haven dans le Connecticut, Philadelphie et Boston. Sur la côte Ouest un processus similaire avaient lieu avec l’émergence des Brown Berets (« Bérets Bruns » – NdT) provenant du mouvement étudiant chicano (c’est à dire d’origine latino-américaine – NdT). Ces mouvements attirèrent également l’attention du FBI, qui commença à essayer d’infiltrer et de perturber les Young Lords. Les Young Lords furent frappés par le FBI et le NYPD, comme lorsque Julio Roldan fut « suicidé » – pendu dans sa cellule après avoir été arrêté au cours d’un incident hautement bizarre en 1970. Les Young Lords répliquèrent en occupant une seconde fois « L’Église des gens », cette fois-ci arméEs jusqu’aux dents. Mais tandis que leur programme révolutionnaire incluait la lutte armée, les actions de plus grande ampleur des Young Lords furent les programmes « Servir le Peuple ».

La santé était une des problématiques de base des Young Lords. Ils organisèrent le Health Revolutionary Unity Movement (HRUM, Mouvement d’Unité Révolutionnaire pour la Santé), une organisation de masse qui était composée de travailleurs médicaux portoricains et noirs basée dans l’hôpital Gouverneur du Lower East Side et dans d’autres hôpitaux à Harlem. Les Young Lords firent du porte à porte pour détecter la tuberculose, et quand ils : elles surent que la municipalité avait un camion aménagé pour les tests de détection de la tuberculose qui, d’une manière ou d’une autre, ne passait jamais dans le « barrio », ils « libérèrent » le camion et prirent des radios pulmonaires pour des centaines de personnes dans la communauté.

Après qu’une jeune femme portoricaine soit morte suite à une opération chirurgicale bénigne, le HRUM occupa le vieil hôpital Lincoln le 10 novembre 1970. Plus de 600 personnes rejoignirent le HRUM et occupèrent l’internat des infirmiers afin de rendre public le mépris flagrant pour la vie humaine dans les hôpitaux de la ville de New York. L’occupation fut brève, mais la couverture par la presse embarrassa énormément la municipalité. La plupart du personnel de l’hôpital, y compris des travailleurs cléricaux, des infirmiers et des docteurs et doctoresses, resta dans l’hôpital en solidarité avec les revendications du HRUM, ajoutant à l’humiliation de la municipalité.

La culture politique des Young Lords

Les Young Lords cherchèrent également à changer la conscience des gens dans le cadre de la construction du changement révolutionnaire. Avec le cri des Young Lords en faveur de la révolution, de nombreuses femmes portoricaines commencèrent à voir l’opportunité de nouveaux choix en dehors de la structure familiale traditionnelle. La libération des femmes ne fut en aucun cas prise en compte immédiatement par les Young Lords. Les femmes devaient se battre pour être traitées sur un pied d’égalité par leurs camarades masculins. Elles critiquaient le soutien tacite du Parti au chauvinisme masculin dans ses rangs et le soutien déclaré de l’organisation au « machisme progressiste », réclamant que le parti s’oppose au machisme et soutienne explicitement la libération des femmes dans son programme en 33 points. Cela prit du temps mais des changements eurent lieu. Les Young Lords développaient une théorie des rôles genrés patriarcaux et reconnaissaient comment historiquement dans les luttes de libération nationale, comme celle d’Algérie, de Cuba et du Vietnam, les idées chauvinistes masculines enseignaient aux hommes colonisés que la seule façon de regagner leur identité était de dominer les femmes. Ces discussions ouvrirent l’espace pour les membres lesbiennes, gays et transgenres dans le Parti qui amenèrent des discussions sur la libération queer. Sylvia Rivera, une drag queen portoricaine, qui avait participé à la rébellion de Stonewall (série d’incidents violents fin juin-début juillet 1969 entre police et communautés LGTB de New York suite à une énième descente musclée du NYPD dans un bar gay, le Stonewall Inn NDT), fut une membre du groupe lesbien et gay du Parti des Young Lords et une membre fondatrice du Street Transvestite Action Revolutionaries (STAR, Révolutionnaires pour l’Action travestie de Rue). Les Young Lords construisirent des alliances avec le Gay Liberation Front (Front de Libération Gay) et avec le Third World Gay Liberation (Libération des Gays du Tiers Monde) parce que, comme le dit le Young Lord Pablo Guzman, « ils étaient sur la même route que nous ». Cette réponse positive à ces mouvements nouvellement émergeants ne peut être sous-estimée.

Ce qui explique l’ouverture et la flexibilité des Young Lords n’est pas clair. Cependant, leur conception des identités raciales peut nous en offrir un aperçu. Au sein des Young Lords, l’identité portoricaine n’était pas définie étroitement par la race. Les Young Lords embrassaient et célébraient ouvertement leurs racines afro-indienne. Les Young Lords voyaient le caractère multiracial de la nationalité portoricaine et se pensaient eux-mêmes comme une organisation multiraciale. Denise Olivier (une femme noire du Comité Central) décrivait les Young Lords comme « non enfermés dans une définition culturelle très étroite de ce que vous deviez être pour être un Young Lords ». Les Young lords comprenaient des noirs, des cubains, des dominicains et des mexicains. Ils étaient engagés dans la lutte contre les préjugés anti-noires dans la grande communauté portoricaine.

Les années maigres

Au début des années 1970, les mouvements sociaux massifs de la fin des années 1960 commencèrent à refluer au moment même où les principaux organisateurs de beaucoup de ces mouvements en arrivaient à une conscience révolutionnaire. Cela causa une crise, au moment où les leaders commencèrent à se retirer des mouvements de masse qui n’étaient pas purement révolutionnaires et à chercher une base sociale qui en était arrivée à des conclusions similaires aux leurs. Beaucoup de gens à la mentalité révolutionnaire et pleins de bonne volonté firent de sérieuses erreurs à cette époque, erreurs dont nous pouvons encore apprendre aujourd’hui.

En 1971, les Young Lords, expérimentant le déclin de l’activité du mouvement de masse, commencèrent frénétiquement à chercher la base sociale idéale qui était prête à faire la révolution et, de manière interne, entamèrent un processus autodestructeur d’élimination de quiconque doutait de la vérité scientifique des dirigeants de l’organisation. En mars 1971, les Young Lords décidèrent qu’ils devaient déplacer l’organisation dans l’île de Porto Rico. Après avoir rapidement réalisé que les Young Lords étaient un phénomène « Nuyoricain », ils et elles retournèrent aux USA, causant la première d’une succession d’amères scissions. Les Young Lords en conclurent alors qu’ils devaient laisser tomber leur orientation d’organisation communautaire en faveur d’une autre centrée sur un marxisme supposément scientifique organisant les travailleurs sur les lieux de production. À ce moment là, les Young Lords devinrent le Puerto Rican Revolutionary Workers Organization (PRRWO, Organisation des Travailleurs Portoricains Révolutionnaires), une organisation explicitement marxiste-léniniste. Tandis que beaucoup de gens dans l’organisation commençaient à voir la nécessité de construire une organisation révolutionnaire spécifiquement prolétarienne qui incluerait les asiatiques, les noirs et les blancs venant d’autres formations marxistes-léninistes, d’autres commencèrent à accuser celles et ceux qui n’étaient pas d’accord avec le retour dans l’île de ne pas être suffisamment portoricains. Échouant dans leur recherche d’une base sociale révolutionnaire parfaite, les Young Lords ou PRRWO, disparurent complètement aux yeux du public. Ayant remporté quelques victoires à l’hôpital Lincoln et ailleurs, le PRRWO pensait que c’était seulement en organisant les travailleurs sur les lieux de production, là où ils avaient le plus de pouvoir social, qu’il pourrait faire avancer le mouvement révolutionnaire. Cela sapa l’attrait des Young Lords envers la base réelle qu’ils avaient déjà établi dans les rues et les endigua dans une lecture étroite de la lutte de classe telle qu’elle avait réellement lieu dans les « barrios » aux USA. Ce marxisme raide et mécanique fut une erreur majeure de la plus grande partie de la gauche communiste des années 1970. Cela conduisit la majorité de la Nouvelle gauche en dehors du travail d’organisation dans les campus (historiquement un foyer politique radical et un catalyseur de mouvements sociaux plus larges) et dans l’ensemble cela dégomma les mouvements féministes, queer et environnementaux des années 1970. Pour beaucoup de gens le déplacement vers les lieux de travail reflétait une tentative sincère de transformer la composition de classe et raciale de leurs organisations révolutionnaires, qui étaient principalement constituées d’étudiants des classes moyennes. Mais les Young Lords avaient des racines plus profondes dans la classe ouvrière, parmi les gens des communautés de couleurs que les groupes communistes plus blancs. Leur changement en faveur du travail d’organisation dans les lieux de production affaiblit la conscience révolutionnaire qu’ils avaient nourri dans la communauté où le potentiel pour étendre la lutte, même au cours des maigres années 70, était bien plus important que dans les usines.

Conclusion

L’histoire et les contributions des Young Lords ont été obscurcies au milieu des histoires populaires de la Nouvelle Gauche. À New York parmi les plus jeunes activistes il y a eu un intérêt croissant pour les leçons qu’ils nous offrent, largement dû à l’important travail du National Congress for Puerto Rican Rights (Congrès National pour les Droits Portoricains) et au nouveau documentaire d’Iris Morales sur les Young Lords, « Palante Siempre Palante ! » (« En avant, toujours en avant ! »).

Les Young Lords jouèrent un rôle important dans les mouvements sociaux des années 1960 et 70. Les gens deviennent convaincus que seule une totale transformation de cette société – une révolution – est nécessaire au cours des luttes autour des questions qui ont un impact direct sur leurs vies. Cela ne se produit pas toujours ni même habituellement de manière spontanée. Cela se produit lorsque des révolutionnaires comme les Young Lords travaillent systématiquement avec des gens ordinaires pour cerner les leçons de la lutte quotidienne.

L’oppression nourrit la résistance. Mais la résistance ne construit pas nécessairement des mouvements et organisations suffisantes pour changer réellement cette société. Cela requiert l’organisation délibérée d’un mouvement révolutionnaire. Les programmes « Servir le peuple » des Young Lords et leur volonté d’apprendre des gens ordinaires représentent des principes que les anarchistes révolutionnaires devraient adopter. Leur déclin lié à des politiques rigides et doctrinaires représente un danger pour tous les révolutionnaires et nous avertit que les idées et principes révolutionnaires doivent être testés au sein de la pratique des luttes quotidiennes pour savoir s’ils ont une valeur quelconque. Avec à la fois leurs forces et leurs faiblesses, les expériences des Young Lords nous montrent qu’il n’y a pas de raccourci pour la révolution.

* Palante : Ce mot ne semble pas exister. Il s’agit très vraisemblablement d’une contraction phonétique de l’expression « por adelante » qui signifie « en avant » NdT.

Texte de Carolyn de la Love and Rage Anarchist Federation,
repris sur libcom.org, puis traduit par le CATS
en mars 2012.