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Eloge du zombie (World War Z)

«  Nous avons à souffrir non seulement de la part des vivants, mais encore de la part des morts. Le mort saisit le vif ! » (Le Capital, préface de la 1ère édition, 1867)

344699A Mellila, enclave espagnole sur la côte marocaine. Pour franchir deux barrières de 6 m gardée par des soldats et des policiers, une masse d’hommes et de femmes courent pêle-mêle, attachant parfois des crochets à leurs poignets et des vis à leurs chaussures pour mieux s’accrocher. « La plupart des personnes interrogées disent être montées les unes sur les autres pour réussir à passer. » Un jour ils étaient 2.000, submergeant les défenseurs, pourtant la plupart échouent, et recommencent.

A Jérusalem, dans la vieille ville. Sous protection militaire, à l’abri d’un mur haut de 20 m, juifs, musulmans et chrétiens chantent des hymnes. A l’extérieur, des milliers d’êtres en furie escaladent la muraille, retombent, repartent à l’assaut, mais à force de grimper sur les corps entassés, quelques-uns atteignent le sommet, d’autres suivent, l’enceinte est envahie, les soldats débordés, un massacre commence.

Les événements de Mellila ne sont que trop réels. [1] Chaque jour, des milliers d’Africains risquent leur vie pour émigrer en Europe. De toutes les photos, la plus forte peut-être montre, au loin, des hommes en équilibre périlleux au sommet de la barrière métallique, prêts à retomber du « bon » côté, tandis qu’au premier plan, sur une verte pelouse, deux personnes jouent paisiblement au golf.

La scène de Jérusalem est extraite du film World War Z (2013), inspiré du roman de Max Brooks, World War Z, Une histoire orale de la Guerre des zombies (2006), récit post-apocalyptique où les zombies ayant envahi presque tout le globe, il s’agit autant d’organiser la survie que de les anéantir.

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