Tout ce que touche le capitalisme devient toxique
Texte de Gifford Hartman publié en janvier 2010 sous le titre « Crisis in California: Everything Touched by Capital Turns Toxic »
« Je serais très content si vous pouviez me trouver quoi que ce soit de bon (substantiel) relatif aux conditions économiques en Californie …. Pour moi, la Californie est très importante car nulle part ailleurs, le bouleversement dû à la concentration capitaliste ne s’est installé à une telle vitesse et de façon aussi cynique. »
Lettre de Karl Marx à Friedrich Sorge, 1880
La concentration capitaliste qu’observait Marx en 1880 s’est poursuivie jusqu’à aujourd’hui avec une telle rapidité que les conditions économiques en Californie ont mûri au point d’en être devenues toxiques (1). Tandis qu’il pollue autant l’environnement rural que l’espace urbanisé, le capital a atteint un niveau de productivité et une capacité à accroître la production de marchandises encore jamais imaginés. Cette surcapacité est en contradiction flagrante avec son incapacité croissante à satisfaire les besoins humains ; l’incapacité du capital à accumuler de la valeur rend superflus des secteurs entiers de la classe ouvrière. C’est dans la vallée centrale de Californie que ces conditions sont devenues les plus dangereuses ; des maisons inoccupées côtoient la misère sordide des nouveaux sans-abris qui se réfugient dans des villages de tentes (Tent Cities) (2) et des bidonvilles déjà surpeuplés et qui prolifèrent. Ce bouleversement révèle les mystifications du capitalisme et en montre sa réalité, comme on le voit avec les chiffres du tableau suivant pour l’ensemble des Etats-Unis :
Les saisies aux Etats-Unis
Nouvelles expulsions : 6 600 par jour
Une expulsion toutes les 13 secondes (3)
Nombre de logements inoccupés : 19 000 000 (4)
Nombre de personnes sans logement : 3 500 000 (y compris 1 350 000 enfants) (5)
Ainsi le calcul est simple :
Il y a au moins cinq logement vides par personne sans domicile !